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Le mémorandum d'entente a déplacé la crise migratoire en Tunisie ?

Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, a réitéré, lors d'une intervention téléphonique dans l'émission "Midi Show" de ce mardi 30 juillet 2024, ses critiques concernant le mémorandum d'entente sur le "partenariat stratégique et global entre la Tunisie et l'Union européenne", un an après sa signature.

Il a souligné que le Forum maintenait sa position initiale sur ce document. D'un point de vue formel, il a estimé que le choix du terme mémorandum d'entente plutôt qu'"accord" avait été fait pour éviter tout contrôle parlementaire ou médiatique.

Quant au contenu, Romdhane Ben Amor a réaffirmé que cette entente reposait essentiellement sur cinq points, principalement axés sur la question de la migration. Les autres, selon lui, ont été ajoutés pour "embellir" le document et faciliter son acceptation par l'opinion publique, car il s'agit en grande partie de projets anciens déjà mentionnés dans d'autres accords.

Ben Amor a précisé que ce mémorandum d'entente avait déplacé la crise migratoire des frontières maritimes de l'Union européenne vers l'intérieur de la Tunisie.

Il a expliqué : "C'est comme si le mémorandum d'entente était simplement un moyen pour la Tunisie de jouer un rôle dans l'approche sécuritaire européenne en matière de migration. "La Tunisie joue désormais, par excellence, le rôle de garde-frontière européenne, ce qui se traduit par une baisse significative du nombre de migrants arrivant en Europe par la Méditerranée et un transfert de la crise vers la Tunisie, notamment dans les régions de l'Ariana et de Ben Arous", a-t-il affirmé.

Il a ajouté que les autorités tunisiennes avaient renvoyé plus de 80 000 migrants en un an, soulignant que cet accord avait un coût humain élevé, y compris pour les migrants irréguliers tunisiens dans l'espace Schengen.

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